& les Chroniques
Express
Daniel Avery
"Ultra Truth"
DATES | Sorti le 4 novembre 2022 | Publié le mercredi 7 décembre 2022
ET ALORS | Il y a d’abord cette pochette traitée au noir absolu au milieu de laquelle apparaît une forme fluide, un visage pas tout à fait humain ni vraiment de chair : une apparition ? Un champ de force ? Car "Ultra Truth", le sixième album solo de Daniel Avery pulse et rayonne, empilant les couches sonores comme s’il s’agissait d’une matière dense dont le producteur britannique pourrait modifier à sa guise jusqu’à la structure moléculaire. Une introduction au piano passée à la moulinette, des déflagrations de matière noire sur "Devotion", "Higher" ou "Chaos Energy" que vient contrebalancer la grâce de "Spider" et de "Collapsing Sky"; tout dans "Ultra Truth" est question d’équilibre, de respiration, de pause puis de libération d’énergie brute. Aucun détail n’est laissé au hasard dans ce disque où le centre de gravité oscille en permanence entre ritournelles entêtantes ("Lone Swordsman", "Ultra Truth") et hymnes en accords mineurs ("Wall Of Sleep", "Lone Swordsmen"). Avec "Ultra Truth", Daniel Avery nous offre sa plus belle réalisation à ce jour, prolongeant les ambiances de "Together In Static" qui nous avait beaucoup impressionnés l’année dernière, et repousse toutes les limites de la musique électronique avec un disque intense à ne surtout pas manquer.
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Michel Cloup
"Backflip au-dessus du Chaos"
DATES | Sorti le 18 novembre 2022 | Publié le mardi 6 décembre 2022
ET ALORS | Michel Cloup n’a eu de cesse de parler de lui pendant plus de dix ans et quatre albums dans lesquels l’alors quadragénaire se confiait sur son histoire, sa vie, le deuil, ses colères, son enfance, ses amours ses désamours. Si ses trois premiers disques et l’histoire, son histoire, qu’il n’a jamais cessé de vouloir nous narrer étaient magnifiques et touchants, le quatrième , "Danser danser sur les Ruines" arrivé en 2019, sonnait comme le disque de trop. Avec "Backflip au-dessus du Chaos", le ton a changé, l’homme a changé, Michel Cloup s’intéresse enfin aux autres, il ne se lamente plus, il crie, il ne se plaint plus, il s’insurge, il ne parle plus de lui mais de la vie, celle des autres, la nôtre. L’écriture est ciselée, dure, âpre, "Vieillir" est bouleversant, "Lâcher prise" magnifique. La construction du disque est maline, et son rythme vraiment étonnant, presque déroutant, avec des breaks et des interruptions inattendues, un semblant d’électronique, une guitare fulgurante qui sait parfois rappeller celle de Diabologum, on pense parfois à Pascal Bouaziz et à Mendelson pour l’écriture mais on l’imagine souvent improviser, on pense à notre vie, à nous, à lui. Le disque est sombre, dur, intense, vrai. Michel Cloup est enfin devenu sympathique.
CONNEXE | Diabologum
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